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Dakar, 3 fév (APS) - Des indicateurs de suivi au niveau des communautés ayant abandonné l’excision au Sénégal doivent être mis en place afin de freiner la reprise de la pratique qui a pourtant baissé chez les filles âgées de 0 à 14 ans (12,9%), selon une étude réalisée par le Groupe d’étude de recherche et d’appui au développement (GERAD).

Cette recommandation de l’impact des déclarations d’abandon de l’excision au Sénégal a été formulée mercredi à Dakar à l’occasion de la présentation de cette étude par la Directrice de programme du cabinet ,Aby Ndao Faye.

Le sondage effectué de novembre 2015 à janvier 2016 à Kolda, Matam, Thiès, Ziguinchor et Tamba révèle que la pratique a baissé, en passant de 28 % à 12,9% chez les filles âgées de 0 à 14 ans. A Dakar, le taux tourne autour de 8% chez les filles du même âge.

Cette baisse est due, selon l’étude, à l’intervention décisive des ONG, au rôle de la communication, à la loi de 1999 interdisant l’excision, l’urbanisation qui favorise l’évolution des mentalités et la déclaration d’abandon des 6176 communautés, entre autres.

Toutefois, les résultats ont montré que le niveau d’effectivité de l’abandon de l’excision est important dans ces communautés qui ont fait la promesse notamment dans les régions de Thiès et Ziguinchor.

Au niveau des autres régions, la perception de certaines enquêtes est que le niveau d’effectivité de l’abandon est mitigé dans les communautés situées le long des frontières, ceci malgré les mesures d’accompagnement mises en place, d’après l’étude.

 

La même source explique que cette tendance à la reprise de la pratique découle de considérations religieuses, traditionnelles, sociétales, l’influence des foyers religieux’ ancrage culturel, les pesanteurs des normes sociales, le faible pouvoir d’implication des jeunes et femmes, la pratique clandestine de l’excision et la politique de non dénonciation qui s’en suit.

C’est à cet effet que l’étude du GERAD recommande d’axer la sensibilisation sur le nécessaire changement des normes sociales , de promouvoir le niveau d’engagement de l’Etat, de mieux structurer les comités de suivi et de renforcer leurs pouvoirs d’action.

Elle conseille également de renforcer les capacités et les pouvoirs d’actions des jeunes et des femmes, de promouvoir la coopération judicaire transfrontalière et une plus grande synergie des acteurs qui interviennent sur l’excision.

Pour réussir cette synergie, il est nécessaire d’impliquer les autres Etats limitrophes, les autorités coutumières, religieuses et exciseuses ainsi que les intervenants au niveau local, l’Etat et ses démembrements.

La conseillère technique du ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, Oumy Khairy Ndoye qui a présidé la rencontre, a salué ‘’le bond important’’ réalisé par le Sénégal dans la promotion de l’abandon de l’excision.

 

 

SK/ASB