L’initiative « New Deal » a réussi à réaliser l’objectif « zéro grossesse » au sein des membres des clubs de jeunes filles et a contribué à la baisse des cas grossesses précoces, des mariages d’enfants et des violences basées sur le genre dans les communautés. C’est ce qui ressort de l’atelier de partage des résultats de l'étude portant sur « Vulnérabilité des Jeunes filles: Effet New Deal, une approche novatrice de changement de comportement.”, tenu le 12 décembre 2019, à Dakar. Fort de ces résultats, le Sénégal s’est engagé à faire passer à l’échelle cette initiative majeure.
Le concept dénommé « New Deal » est un pacte communautaire qui repose sur un engagement moral entre les clubs de jeunes filles et les parents pour un objectif “zéro grossesse” au sein des « clubs de jeunes filles », a expliqué M. Mamadou Khouma, consultant de l’étude. Il s’agit de l’engagement des parents à ne plus marier leurs filles avant 18 ans, les jeunes filles à leur tour jurent de ne pas tomber enceinte avant le mariage. Aucun cas de grossesse n’a été enregistré parmi le 8.125 jeunes filles qui ont signé le pacte du « New Deal ». Cette initiative novatrice vise à réduire la vulnérabilité des jeunes filles à travers la lutte contre les mariages et les grossesses précoces, les mutilations génitales féminines (MGF) et la promotion de l'utilisation des services de santé sexuelle et reproductive.
Cette approche a contribué, particulièrement à Kolda, à des changements de comportements tant chez les jeunes filles, les parents que dans l’environnement social. Les jeunes filles sont conscientes du rôle qu’elles peuvent jouer dans la transformation de leur famille et de leur communauté. Grâce à l’appui du projet « Amélioration de la santé et du Bien-être des femmes et adolescentes du sud du Sénégal, financé par Affaires Mondiales Canada, l’initiative «New Deal » a réussi à faire émerger un leadership des jeunes filles au sein de la communauté, s’est réjouie Mme Vicky Leclair, Deuxième secrétaire (Coopération) de l’Ambassade du Canada au Sénégal. « Le club des jeunes filles m’a permis de devenir leader et d’accompagner mes sœurs. Le New Deal m’a permis d’avoir une meilleure relation avec mes parents et d’acquérir des connaissances larges sur la santé sexuelle et reproductive. Dans mon quartier je suis citée en référence», a témoigné fièrement Josiane Biaye, Présidente du Club de Jeunes filles de Kolda.
L’étude a également fait ressortir que les clubs de jeunes filles sont un cadre pour améliorer les performances des jeunes filles et de lutter contre les abandons scolaires. En effet, le suivi des performances scolaires a permis de noter des résultats encourageants. A Dabo, à Mampatim dans la région de Kolda, les membres des clubs des jeunes ont réalisé 100% à l'examen du Brevet de fin d'études moyennes (BFEM) en 2019. L’initiative « new deal » a également participé à la promotion de l’utilisation des services de santé par les adolescents/tes et les jeunes. Le nombre de filles (0-19 ans) et des femmes bénéficiant de services de prévention, protection et santé liés aux mutilations génitales féminines, à travers la référence des clubs de jeunes filles, a presque doublé chaque année.
« Les résultats acquis sur le terrain nous valent beaucoup de satisfaction», s’est félicité M. Moussa Faye, Représentant Assistant de UNFPA Sénégal. « Nous lançons un appel à l'adresse de l'ensemble des acteurs impliqués et intéressés par l’Initiative, pour une vaste et synergique coalition autour du Ministère de la jeunesse pour le renforcement et la mise à l'échelle du "New Deal" pour en faire un "Big New Deal " au seul bénéfice des adolescent(e)s/jeunes ». Il a trouvé un écho favorable auprès des autorités nationales. Le Représentant du Ministre de la jeunesse, M. Samba Gaye a réitéré l’engagement pris au sommet de Nairobi sur les 25 ans de la CIPD « Le Sénégal réaffirme la volonté manifeste du ministère de la jeunesse de démultiplier le New Deal dans toutes les régions du Sénégal ».