Vêtue d’un grand boubou et foulard joliment noué, la mine confiante Rougy Sow affirme être « une miraculée »
Son histoire ressemble à celles de beaucoup d’autres dans ces contrées du Sud du Sénégal. « C’était ma deuxième grossesse et j’habitais un village éloigné de 10 kilomètres du poste de santé. J’ai malheureusement accouché en cours de route sans assistance médicale, c’est de là que j’ai eu cette étrange maladie ». Une maladie dont elle ne connaissait pas grand-chose parce que considérée comme tabou. «J’avais déjà entendu parler de femmes qui ne savait plus contenir leur urine… et qui étaient mises à l’écart », se remémore-t-elle. «La fistule m’a ruiné. J’ai vécu 3 ans avec et tous mes biens y sont passés»
Elle a été repérée dans le cadre du projet d'amélioration de la santé et du bien-être de la femme et des jeunes filles des régions du sud du Sénégal qui depuis 2018, soutient l'identification, le référencement et l'accompagnement psychosocial et médical des femmes porteuses de fistule. C’est ainsi que Rougy Sow a pu être opérée, réparée…
Aujourd’hui, elle participe à la détection des cas : « J’ai réussi personnellement à orienter 15 femmes à travers la région de Tambacounda et elles ont bénéficié à leur tour d’une opération réparatrice»
En plus de la prise en charge médicale, le projet a facilité l’insertion sociale de Rougy avec le don d’une unité de transformation est composé de deux machines et d’un réfrigérateur.
. « La réinsertion sociale est importante à travers les activités génératrices de revenus », nous confie-t-elle. « J’ai refait ma vie avec cette unité de transformation de céréalières. ».