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Au Sénégal, il ressort du document de Projet d’élimination de la FO, que près de 5 000 femmes en  sont atteintes. Elles se voient exposées à la stigmatisation, à la discrimination et au rejet social (0,3 % des femmes 15-49, 2017).   Il est noté environ 400 nouveaux cas de fistules chaque année dont 150 parmi elles sont identifiées et proposées au traitement.

Les régions de Kolda, Sédhiou, Kédougou, Tambacounda sont les plus touchées.

Face à cette catastrophe humaine, sanitaire, les États membres de l’ONU ont adopté une résolution pour éliminer la fistule d’ici 2030. Pour atteindre cet objectif, le mot d’ordre est « Éliminer la fistule dès aujourd’hui : investir dans des soins de santé de qualité, autonomiser les communautés ». La fistule obstétricale au-delà d’une question de santé publique, pose surtout la problématique des droits humains : chaque femme a le droit de vivre dignement et en bonne santé.

Ainsi en  2019, la DSME, en collaboration avec l’appui financier d’UNFPA, a organisé un camp de réparation de la FO à Kolda où  37 femmes ont été identifiées et opérées. Le Ministère de la santé a également investi des efforts pour la routinisation de la réparation des cas de fistules. C’est ainsi qu’à  Ziguinchor 59 cas de FO ont été traités de 2019 à 2021 à travers la routinisation.  La pandémie de la COVID 19 n’a pas permis la tenue des camps de réparation de FO en 2020.

   Des  efforts ont été  consentis et en dépit des résultats obtenus, force est de constater que la FO persiste et des cas suspects et confirmés attendent toujours d’être pris en charge. En effet, 30 femmes sont dans cette situation dans les régions de  Kolda, Kédougou et Tambacounda. Elles ont besoin d’être opérées, soulagées et réhabilitées socialement pour reconquérir leur dignité.

  Fort de ce constat la DSME, avec l’appui financier d’UNFPA, organise du 02 au 06 décembre à Ziguinchor et Tambacounda un camp gratuit de réparation des cas de FO identifiés au niveau des régions de Ziguinchor, Sédhiou, Kolda, Tambacounda, Kédougou. Ce camp participe également au renforcement de capacités des gynécologues et urologues et SFE desdites régions.

Quelques 16 patientes se sont présentées au camp de chirurgie. Elles ont été prises en charge par l’équipe médicale sur place”, a indiqué le directeur de la santé, de la mère et de l’enfant, Dr Amadou Doucouré. “Nous voulons aller au-delà de ce camp pour qu’elle soit une routine de prise en charge pour toutes les victimes”. Et d’autres cas de fistules supplémentaires seront réparés d’ici mercredi.  

Le Directeur de la Santé, de la mère et de l’enfant a annoncé qu’à partir de janvier, une ligne budgétaire sera disponible pour la routinisation et la gratuité de la réparation des femmes porteuses de fistules dans tous les hôpitaux du Sénégal disposant de ressources humaines qualifié.

Il s’agira aussi de renforcer les capacités du personnel soignant pour le  dépistage et la prise en charge pour que les femmes soient traitées là où elles habitent’’, a souligné docteur Doucouré.

 Les bénéficiaires elles aussi se confient : « J’espère accéder à un changement radical dans ma vie », raconte Penda, aujourd’hui âgée de 22 ans, et  reprendre mes relations avec ma famille car la maladie m’a isolé de tous. « J’espère que je trouverai un mari et qu’un jour j’aurai des enfants. J’espère trouver un emploi. Cela me permettra d’être indépendante et d’avoir les moyens de retourner vivre dignement. »

Dans son élan pour l’atteinte des trois résultats transformateurs UNFPA continuera de soutenir le Ministère de la santé et de l’Action Sociale dans cette croisade pour mettre fin à la fistule obstétricale au Sénégal.