En prélude à la Journée mondiale de l’aide humanitaire, la représentante-résidente du Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa), Andrea Wojnar Diagne, a plaidé en faveur de la priorisation des besoins en santé sexuelle et reproductive dans les situations d’urgence. - See more at: http://www.lesoleil.sn/actualites/item/53965-sante-sexuelle-et-reproduc….
Dans les situations d’urgence (catastrophes, conflits et vulnérabilités aiguës), la santé sexuelle et reproductive est généralement laissée en rade au profit des besoins primaires. Pourtant, « l’accès aux services de santé de la reproduction, la prévention des grossesses non désirées et du Vih en situation de crise sont tout aussi cruciaux que la nourriture, l’eau et l’abri ». C’est tout le sens du plaidoyer du Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa), qui appelle à une solidarité mondiale avec les personnes touchées par la crise.
En prélude à la Journée mondiale de l’aide humanitaire sur la santé sexuelle et reproductive en situation d’urgence, prévue aujourd’hui, Andrea Wojnar Diagne, représentante-résidente de l’Unfpa au Sénégal, a plaidé pour la priorisation, à côté des autres besoins classiques, des besoins en santé reproductive et sexuelle. Lesquels, a-t-elle expliqué, sont « si intimes et si importants à la dignité et au bien-être humain ».
Les crises humanitaires, avec leur lot de désastres, contribuent à aggraver le nombre de cas de mortalité maternelle. « Chaque jour, 830 femmes et adolescentes meurent de complications liées à leur grossesse ou à leur accouchement. 500 de ces décès se passent dans des situations d’urgence ou dans des Etats fragiles », a avancé Mme Diagne. Selon elle, cette fin tragique est liée au manque de matériel nécessaire ou à l’accès à des soins compétents ou par la vulnérabilité créée par une nutrition insuffisante.
Pour Cheikh Bamba Diop de la Direction de la Santé de la reproduction et de la Survie de l’enfant (Dsr/Se), dans les situations d’urgence, il y a toujours des oubliés en ce qui concerne la maternité. Pis, a-t-il ajouté, les soins dont devaient bénéficier les populations sont parfois en dehors des structures de santé. Toutefois, M. Diop a rappelé les priorités de l’Etat du Sénégal pour l’amélioration de la santé des groupes les plus vulnérables.
Réduction des risques
Aujourd’hui, même si notre pays ne vit pas une situation d’urgence humanitaire, il fait face quand même à des risques. Le rapport 2015 de l’Unfpa sur la santé sexuelle et reproductive en situation d’urgence fait état des facteurs d’insécurité alimentaire et de vulnérabilité affectant le Sénégal. Parmi ceux-ci, a soutenu Ahmidou Thiam, point focal humanitaire, figure la situation géographique- pays voisins avec systèmes de santé insuffisants pour faire face aux épidémies, la recrudescence des inondations affectant plusieurs localités du pays et provoquant jusqu’à 250.000 sinistrés. Il y a également des cycles de sécheresse et une forte prévalence de la malnutrition aiguë dans certaines zones (Saint-Louis, Matam, Louga, Tambacounda…). En effet, a souligné M. Thiam, « plus de 2,5 millions de personnes sont en insécurité alimentaire (soit 17 % de la population), dont 220.000 en crise pendant la période de soudure 2016 ».
Face à cette situation, il a invité à classer la santé sexuelle et reproductive des femmes et des filles en priorité, au même titre que les autres besoins essentiels dans les stratégies de prévention et de riposte, et de renforcer les capacités des communautés à travers des sessions de formation en amont de la catastrophe.
Ibrahima BA
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