Pour le représentant adjoint de l’UNFPA, M. Boureima Diadié, « le choix de la Maison d’arrêt et de correction de Rufisque revêt un caractère particulier, eu égard à la vulnérabilité de la cible qui s’y trouve ». En effet, au Sénégal, la détention des femmes reste une réalité encore méconnue et quelque fois sous-estimée. Le nombre de femmes dans les liens de la détention ne représente que 4 % de la population carcérale, même s’il est en augmentation « Parmi ces femmes, il y a un nombre important de femmes enceintes, allaitantes ou même accompagnées de leurs enfants », a souligné M. Diadié.

Cela justifie l’appui de l’Ambassade des Etats-Unis et de l’UNFPA apporté au projet de réinsertion sociale mis en œuvre par l’ONG TOSTAN dans sept prisons à Dakar, Thiès, Rufisque et Diourbel. « Ce projet a pour but d’aider les détenus à réintégrer leurs communautés en participant à une version adaptée du Programme de renforcement des capacités communautaires (PRCC) », a expliqué la coordonnatrice nationale de TOSTAN Rose Diop Sarr. Des facilitateurs et facilitatrices supervisent des discussions autour des différents thèmes tels que l’éducation aux droits humains, le processus de résolution de problèmes, l’hygiène, la santé et l’alphabétisation. Ils participent également à la médiation avec les familles et proposent des formations sur la gestion de projets et les activités génératrices de revenus.

Réceptionnant les kits de dignité offerts par l’UNFPA, la Directrice de la MAC de Rufisque a, pour sa part, salué les interventions du projet et salué le geste à sa juste valeur. « Les kits contribueront à améliorer les conditions de vie des femmes bénéficiaires »

Dans son allocution le Représentant Adjoint de UNFPA a plaidé pour un meilleur accès aux services de planification familiale. « Garantir le droit et l’accès des femmes à l’éducation, aux services de santé de la reproduction notamment la planification familiale, sans discrimination,  permettra sans nul doute d’éviter les grossesses non désirées et toutes les conséquences négatives qui en résultent ».

En effet, un rapport élaboré en 2015 par le Haut-Commissariat des Droits  de l’Homme fait ressortir que l’existence de dispositions discriminatoires, en particulier en matière de santé sexuelle et  reproductive, particulièrement la criminalisation de l’avortement, accroît le risque d’incarcération des femmes. Il indique que les principales causes d’incarcération des femmes au Sénégal sont le trafic de stupéfiants avec 31 %  et l’infanticide avec 16 %.

Les pensionnaires de la MAC, à travers un sketch, ont sensibilisé les participants, venus nombreux, sur les causes d’incarcération et plaidé pour la fin des longues détentions préventive. La cérémonie a enregistré la participation des autorités locales, coutumières, administratives et religieuses.