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« La plus belle chanson au monde, c’est le cri du bébé à la délivrance », dixit Bigué Bâ Mbodj, présidente de l’Association Nationale des Sages-Femmes d’Etat du Sénégal (ANSFES). Pour elle, les plus belles chansons de Youssou Ndour ne peuvent rivaliser d’avec ce cri. «Il  libère, rassure et procure de la joie immense pour la maman, la communauté mais surtout pour la sage-femme qui assiste la mère. Ce cri nous transporte tellement que nous oublions tout et à chaque fois nous avons envie de recommencé malgré les difficultés auxquelles nous faisons face dans notre travail de sage-femme de tous les jours », confesse Mme Mbodj, émue.

Après 36 ans de pratique, Bigué Bâ Mbodj garde intacte la passion qu’elle a de son métier. Elle se rappelle du premier accouchement de sa carrière. « C’était en mars de l’année 1983 », se souvient-elle. « Ce garçon est devenu un homme » ajoute-t-elle fière. Elle se fait interpeler très souvent dans la rue. « Par la grâce de Dieu vous avez contribuez à ce que mon enfant sois là aujourd’hui », lui dit-on fréquemment.

Ce genre de témoignage est sa plus grande fierté c’est aussi une source motivation.  Et pourtant, ce n’est pas gagné, car, elle considère la grossesse comme un marathon de 9 mois qui se termine par un sprint très relevé où il faut des gestes précis pour éviter une tragédie. Des gestes précis pour capitaliser les 5 premières minutes de vie du bébé notamment la première minute appelée « minute d’or », très importante pour le devenir de l’enfant. Et à cet instant, tout peut basculer et balayer les efforts consentis en amont. Un défi quotidien que pour rien au monde elle n’est prête à quitter malgré les nombreuses opportunités qui s’offrent à elle.

Quid du salaire de la sage-femme ? « Il est peu » mais, la sage-femme s’en sort toujours. Avec ce peu, elle arrive à faire beaucoup. « Cet argent est un don, une récompense divine qui arrive à satisfaire presque tous ses besoins », soutient-elle.