Go Back Go Back
Go Back Go Back
Go Back Go Back

Lancement de la campagne Carton Rouge au Sénégal

Share Icon

Évènements

Lancement de la campagne Carton Rouge au Sénégal

calendar_today 22 Juin 2022

location_onDakar - Senegal

Lancement de la campagne Carton Rouge au Sénégal
Lancement de la campagne Carton Rouge au Sénégal

Lancement de la campagne Carton Rouge au Sénégal

Thème :" Le Sport  et la Culture en faveur de l’élimination  des discriminations et  violences à l’égard des femmes et des filles "

27 Juin 2022

King Fadh Palace -Dakar, Sénégal

10:30-13:35

La violence faite aux  femmes et aux  filles est l'une des violations des droits humains les plus graves et les plus répandues au monde. Selon des études mondiales 35% des femmes, soit près d'1 femme sur 3, indiquent avoir été exposées à des violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire intime ou de quelqu’un d’autre au cours de leur vie[1].À l' échelle mondiale, 7 % [2]des femmes ont été agressées sexuellement par une personne autre qu'un partenaire. Jusqu'à 38 % des meurtres de femmes à l'échelle mondiale, sont commis par un partenaire intime et 200 millions[3] de femmes et des filles ont subi des mutilations/excisions génitales féminines.

Au Sénégal, en 2019 les chiffres de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), indiquent des variations de la violence selon le milieu de résidence. Le pourcentage de femmes de 15-49 ans qui ont subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans est légèrement plus élevé en milieu rural (27,8 %) qu’en milieu urbain (25,1 %)[4].

Ces violences  interpellent sur l’effectivité des droits fondamentaux des femmes et des filles, mais  rappellent surtout qu’il est impossible d’atteindre un développement durable tant que  les droits à la vie, à la santé , et à l’intégrité physique  ne sont pas garantis à tous.

Pourtant le Sénégal, à l’instar de nombreux pays, a ratifié la plupart des Instruments internationaux protégeant les filles et les femmes contre toutes les formes de violences et de discriminations dont  principalement la Convention des Nations Unies sur les Droits de l’Enfant(1989), la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples(1981) et son Protocole additionnel relatif aux droits de la femme(2003),la Convention sur l’Elimination des toutes les Formes de Discrimination à l’égard des Femmes (CEDEF 1985) , les Objectifs du Développement Durable (ODD 5,10, 16), la Déclaration et le Programme d’action de Beijing ,la Déclaration Solennelle sur l’Egalité entre les Hommes et les Femmes en Afrique de l’Union Africaine(2004), l’Agenda 2063 de l’UA ...

En souscrivant à ces instruments, le Gouvernement a manifesté une volonté ferme de promouvoir une série de mesures telles que la  reconnaissance du principe d’égalité entre les hommes et les femmes dans l'exercice de tous les droits économiques, sociaux, culturels, civils et politiques ; l’adoption de textes ayant pour objet d’interdire la discrimination à l’égard des femmes et des filles, l’institution de juridictions et autres institutions publiques ayant pour mission de garantir la protection des droits des femmes contre toute forme de discrimination...

Cela s’est traduit au plan interne par des avancées capitales en matière d’égalité des sexes  et de lutte contre les Violences basées sur le Genre(VBG) à travers un ensemble de dispositions législatives et réglementaires parmi lesquelles, l’on peut citer l’adoption de la loi N°99-05 du 29 janvier de 1999 définissant le viol, réprimant la pédophilie, les violences conjugales, les mutilations génitales féminines, le harcèlement sexuel, les violences conjugales  qui vient compléter le Code pénal  et l’adoption de la loi  n° 2020 – 05  du 10 janvier 2020 criminalisant le viol et la pédophilie.

Au plan institutionnel et politique, l’on note l’existence d’un cadre de référence des politiques publiques sensibles au genre, à savoir le Plan Sénégal Emergent (PSE) qui promeut une participation inclusive, équitable et égalitaire des hommes et des femmes au processus de développement.

En outre divers plans d’actions nationaux et stratégies suivants : i)le Plan d'Action National pour de lutte contre les violences basées sur le Genre et la promotion des droits humains (2017-2021), ii) la Stratégie Nationale pour l’Equité et l’Egalité de Genre (SNEEG 2016-2026) iii)la Stratégie Nationale pour l'Autonomisation Economique des Femmes et des Filles (SNAEF 2020 - 2024),  iv)la Stratégie Nationale pour l'Accélération de l'Abandon des MGF v) la Stratégie nationale « ECOLE DES MARIS »,  et leurs plans d'action viennent renforcer la position du Sénégal dans ses efforts pour mettre fin aux discriminations et violences faites aux femmes et aux filles.

Cependant malgré tous les efforts consentis par le Gouvernement, l’implication et le dynamisme  des partenaires techniques et financiers, de la société civile, et de toutes les parties prenantes, les acquis en faveur de l’élimination des violences restent fragiles face aux obstacles persistants qui empêchent aux  femmes et aux filles de jouir pleinement de leurs droits fondamentaux et de réaliser leur plein potentiel dans la société.

En effet la violence et la discrimination continuent de limiter les choix et les opportunités des femmes et des filles de plus en plus exposées aux situations de harcèlements, aux mariages  et aux grossesses précoces , aux MGF ...Ces discriminations portent atteinte à la dignité et à la liberté de ces dernières avec comme soubassement les discriminations et inégalités de genre.

Les efforts visant à éliminer les violences et les discriminations resteront vains tant que les normes et pratiques  sociales néfastes ne sont pas réexaminées et révisées. Trop souvent, les tabous et les normes de genre réduisent au silence les personnes les plus vulnérables lorsqu’elles sont victimes de violences.

Par ailleurs, les défis sont aussi liés à la persistance de dispositions discriminatoires non conformes aux conventions internationales signées et ratifiées, la faible application des lois existantes contre les auteurs de violences liées au genre  et la faible connaissance  par le public des lois et normes réprimant les VBG .

C’est dans ce contexte que compte tenu de l’importance d’une approche globale pour la prévention et l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le Réseau de la Renaissance Africaine et de la Diaspora dénommé ‘’ARDN’’ en partenariat avec le  Gouvernement et les agences du Système des Nations unies ,compte lancer la « Campagne Carton Rouge » pour mettre fin à toutes formes de discrimination et de violence à l’égard des femmes et des filles .

Cette campagne vise à encourager une participation accrue du Gouvernement, des universitaires, du secteur privé, de la  société civile,  des réseaux de jeunes,  du secteur culturel et sportif à une contribution massive pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, des filles et des jeunes ,à travers le pouvoir unificateur du Sport et de la Culture .

La Campagne ambitionne d’obtenir la signature  et l’engagement d’au moins un million de personnes dans le monde à travers les réseaux sociaux, d’ici la Coupe du Monde de football prévue en 2022 au Qatar.

Le lancement de la  Campagne se fera sous  la forme d’un panel placé sous la présidence du Ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection de l'Enfant en étroite collaboration avec les ministères sectoriels, et les agences du système des Nations unies au Sénégal.