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Dans la sexualité féminine, le clitoris est l’équivalent de la verge chez l’homme. Malheureusement, c’est ce qui est  sectionné pendant  l’excision. Lors d’un symposium sur les mutilations génitales organisé par le ministère de la Santé et de l’Action sociale, avec le soutien du programme conjoint du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), les autorités sanitaires ont fait état de leur volonté de faire bénéficier de réparations à ces filles excisées. Selon Seynabou Ba, conseillère technique de la ministre de la santé, après 30 ans de lutte, il est inadmissible d’abandonner les victimes d’excision.

‘’Il faut penser à réparer le préjudice qu’elles ont subi dans leur intimité. La réparation qu’on leur propose sera physique, mais aussi morale et psychologique. Il  s’agit  d’une activité multisectorielle. Il faut que les personnes qui ont subi  l’excision bénéficient de  réparations’’, a indiqué Mme Bâ. Poursuivant sa plaidoirie, elle a soutenu qu’il faut que les femmes excisées  soient informées et sensibilisées sur la possibilité de retrouver leur dignité. ‘’Il y a 20 ans, un seul urologue faisait bien ce travail. Aujourd’hui, dans les  cabinets, les praticiens  assistent les victimes.’’

Abondant dans le même sens, le  Professeur Gueye, organisateur du symposium sur les Mutilations Génitales Féminines (MGF) estime que les préparer psychologiquement et réparer leur dignité seraient la bienvenue. Selon  Moussa Faye  de l’UNFPA, plus de 130 millions de filles et de femmes sont victimes des MGF. Environ 3 millions sont excisées chaque année. ‘’En Afrique, 92 millions de femmes et de jeunes filles ont été excisées, parfois dès l’âge de 10 ans. C’est dans  29 pays du Moyen-Orient  et d’Afrique de l’Ouest que la pratique est plus répandue. Chez nous, la proportion de femmes âgées de 15 à 49 ans est passée de 28% en 2005 à 25% en 2014 et à 24% en 2015, avec toutes des disparités régionales’’, a-t-il fait savoir.

Kédougou, Matam, Sédhiou, Kolda, Tamba, Ziguinchor les plus touchées

Cependant des progrès notables ont été faits, ces dernières années, entre 2013 et 2015. Car la prévalence de l’excision chez les filles âgées de moins de 15 ans est passée de 18% à 14,6%. ‘’Cette  pratique s’adosse à un ancrage culturel, parfois même, patiquée  au nom de la religion et  perpétué par les mères, de génération en génération. Beaucoup de petites filles  n’ont  pas   grandi,  parce qu’ayant succombé à une hémorragie consécutive  à l’excision. Beaucoup de femmes ont connu des complications, pendant l’accouchement, et  autant ne connaîtront pas la joie d’enfanter’’, a révélé M. Faye.

Sur ce, il appelle à une mobilisation plus accentuée de tous les acteurs à différents niveaux et à un engagement accru des autorités. Selon lui,  l’implication du personnel de  santé devient une stratégie  primordiale. ‘’Depuis  1997, nous assistons à un engagement croissant de la communauté, du gouvernement, de la société civile et des Organisations non gouvernementales à mettre fin à la pratique. La baisse est remarquable dans les ethnies qui la pratiquent le plus. Chez  les Mandings, 37% des filles de moins de 15 ans  sont excisées, alors que leurs aînées représentent 75%.’’