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En ce dimanche matin le centre d’enseignement moyen de Koussy était plein comme un œuf. Petits, grands, filles garçons et vieux, les représentants des 87 communautés tous, sont venus  assister, à la déclaration publique d’abandon définitif de l’excision et des mariages d’enfants. Une manifestation qui coïncide avec le début de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre qui se déroule du 25 novembre au 10 décembre.

Selon le préfet de Sédhiou, Madiaw Kandji, venu présider la cérémonie, au nom du ministre de la femme, l’excision est "un frein" au processus de développement et les femmes ne pourront pas y contribuer si elles continuent de la subir.

Ce qui donne tout son sens au sketch joué par les enfants, mettant en scène  une exciseuse qui brûle ses habits et jette lames et couteaux. Cette dernière a suivi le programme de renforcement des capacités des communautés (PRCC) déroulé par Tostan grâce à l’appui du programme conjoint UNFPA /UNICEF.

Venue représenter les partenaires du Programme conjoint UNFPA /UNICEF, la Représentante Résidente par intérim de UNFPA au Sénégal, Rose Gakuba est revenue sur le thème : "Ne laisser personne pour compte : mettre fin à la violence contre les femmes et les filles". Pour elle, il reflète le principe du Programme transformatif à l’horizon 2030 pour le développement durable. 

L’enquête Démographique de Santé continue (EDS-C) de 2016 révèle que 13,6% des filles âgées de moins de 15 ans sont excisées contre 18% en 2013.

Madame Gakuba a fait noter que "malgré la mobilisation, des efforts et des ressources, l’excision et les mariages d’enfants constituent une violence et une atteinte aux droits des filles et des femmes".

 C’est pourquoi elle a appelé les religieux à faire des prêches et les médias à produire des émissions de radio et de télévision, destinées à sensibiliser les populations et décourager les pratiquants.

Au cours de la cérémonie les représentants des 87 communautés ont juré avoir abandonné définitivement l’excision "en toute connaissance de cause". Elles ont ensuite remis au préfet, la déclaration d’abandon de l’excision

Depuis le lancement de ce mouvement historique en juillet 1997 à Malicounda Bambara (Mbour), 6487 villages ont renoncé aux pratiques de l’excision. Ce qui fait dire à la représentante de l’ UNFPA par intérim, que l’espoir est permis que «le Sénégal soit le premier pays à abandonner l’excision ».